Quelques-uns nous ont dit : « L’espérance est atroce !…
« Votre Dieu n’est qu’un leurre ou qu’un bourreau féroce ;
« Et, paria de l’azur,
« L’homme va, cherche, appelle, interroge et retombe,
« Ignorant et lassé, sur le bord de la tombe
« Sans que rien ne s’émeuve au fond du ciel obscur !…
« Il aime, il croit, il prie !… Amour et foi, — chimères ! —
« Mots qui faites verser tant de larmes amères,
« Qui donc vous a trouvés ?
« Quelles âmes, quels cœurs, de l’idéal avides,
« Ont créé ces bochets tout dorés et tout vides,
« Rêves toujours conçus et jamais achevés ?
« Dans les champs radieux où l’on dit que Dieu règne,
« Que d’amours le cherchant, que sans cesse il dédaigne,
« Trouvent les cieux fermés !
« Que de sanglots perdus ! que de cris ! que de plaintes !
« Que de vœux ! que d’élans et de prières saintes
« Le doute a comprimés ! »