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LE TOUR DE FRANCE D’UN PETIT PARISIEN

Quelques instants après le train traversait le ruisseau des Mauves, sur un viaduc qui a près de trois cents mètres, puis celui de Travers et entrait dans le Loir-et-Cher.

Un souvenir fut donné en passant au château de Ménars, œuvre de madame de Pompadour, et dont les jardins descendent en terrasse jusqu’à la Loire, offrant de forts beaux points de vue. Peu après, vers dix heures, on entrait en gare de Blois.

— Ici, dit le vieux savant, nous avons le château de Blois…

— Mais, observa Modeste Vidal en s’adressant surtout à Jean, ce n’est certainement pas un de ces châteaux dont voulait parler l’aubergiste des sources du Loiret.

— Sans doute, répliqua M. Pascalet, mais c’est à Blois que nous trouverons des voitures pour Chambord, pour Chaumont, pour Chenonceaux, pour Cheverny. Je compte pourtant visiter le château de Blois, pour compléter quelques informations.

Le petit Parisien sentait sa confiance renaître, il se voyait à Blois comme en un centre d’opérations. Quel bonheur pour lui, si, en parcourant ces belles campagnes du Blaisois et de la Touraine que l’on a appelées le « Jardin de la France », il allait se trouver enfin face à face avec l’homme qui pouvait témoigner de l’innocence de son père et fournir des preuves manifestes de la honteuse conduite de Louis Risler, le sabotier du Niderhoff ! Comme il serait fier aux yeux de tous et surtout de son bon ami Bordelais la Rose, d’avoir mené à bien cette recherche entreprise follement peut-être, mais avec cette confiance qu’il puisait dans son ardent désir de réhabiliter son père ! Toutefois, en voyant combien prendrait de temps toutes les excursions projetées (et encore tous les châteaux ne lui avaient pas été nommés), il demanda à M. Pascalet, d’une voix qui dissimulait mal un certain souci, à quel moment il ferait ces écritures, ces mises au net de notes dont il avait été parlé.

— Après, après, dit en souriant le vénérable M. Pascalet.

— Après ? fit Jean ; quand nous aurons trouvé Vincent Isnardon ?

— Oui, mon enfant.

— C’est qu’alors, objecta timidement le petit Parisien, j’aurai tant de hâte de retourner à Mauriac auprès du pauvre blessé !

Et il pensait aussi, tout en désignant Bordelais la Rose, retrouver auprès de lui, l’autre blessé, Jacob Risler, que l’on pourrait convaincre de fausseté et de manœuvres coupables.

Après le déjeuner dans un restaurant de la ville basse, on monta au châ-