d’un clocher aigu, et son château moderne, bel édifice de briques encadrées de pierres blanches, situé sur le flanc d’une colline, et entouré d’un parc où de belles eaux circulent à travers des bouquets de pins.
Après avoir longé sur la gauche un bois de sapins jeté sur les pentes d’un coteau, la voie traversa le bois de Fresne ; le Rouloir fut franchi sur un élégant viaduc. En ce moment, Conches, la flèche élancée de son église, et son vieux donjon se profilant sur l’azur du ciel, se laissèrent à peine entrevoir : la voie ferrée s’enfonça dans un tunnel creusé dans les flancs de la colline qui porte cette petite ville.
Il n’était guère plus de cinq heures, lorsque Jean et son camarade descendirent à la station de Conches. Une large avenue s’ouvrant à droite de la station montait vers la ville. Mais fallait-il aller si haut pour avoir des nouvelles de Hans Meister ? Jean questionna les employés : il n’était descendu à Conches que des gens de la localité.
Les choses se compliquaient. Jean paraissait consterné.
— À quelle heure le prochain train pour… Bernay ? demanda-t-il.
— À sept heures, sept.
Les deux jeunes garçons avaient deux heures devant eux. Ils montèrent enfin vers la ville. L’avenue qui y conduisait aboutit à un plateau, borné à gauche par les premières maisons, à droite par un bois, et planté d’arbres magnifiques sous lesquels sont creusés des bassins servant de lavoirs publics.
Par désœuvrement, ils visitèrent l’église de Sainte-Foy, qui mérite certainement d’être vue, car elle est classée parmi les monuments historiques. Non loin de cette église, passant sous une arcade voûtée, ils allèrent de la principale rue de la ville aux ruines du donjon. Les restes de cette forteresse du onzième siècle sont conservés soigneusement par la municipalité, qui les a achetés pour la somme de 18,000 francs, les a fait restaurer, et consacre annuellement une somme assez forte à leur entretien. Ces vieilles murailles rappellent aux bourgeois de Conches l’importance militaire de leur ville tant de fois prise et reprise par Philippe Auguste, le duc de Lancastre, Duguesclin, Henri V d’Angleterre, Charles VII, les Ligueurs et bien d’autres !
Les fossés du donjon ont été utilisés pour l’établissement d’un promenoir et d’un jardin public.
Un chemin circulaire, bordé de haies vives, et soutenu par des murs flanqués de quatre ou cinq tourelles, monte jusqu’à mi-hauteur du donjon, grosse tour ronde ; du sommet, on découvre une très belle vue sur la vallée du Rouloir, le viaduc du chemin de fer… Des lilas ont pris racine dans l’épais-