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XI

La ducasse de Bambecque

Nos lecteurs ont-ils jamais visité une ferme flamande ? Cela mérite d’être vu en détail. Celle que nous allons leur montrer a gardé de l’ancienne destination de ses bâtiments le nom de petit château. Elle est jointe par une superbe allée d’ormes à l’une des extrémités d’un joli village, formé de maisons basses et trapues, ayant des façades bien lavées au lait de chaux, où des pièces de bois, dont on peut suivre les lignes, divisent la maçonnerie en compartiments inégaux. Entre ces compartiments, de petites fenêtres à carreaux s’ouvrent sur des jardinets bordés de buis, où s’épanouissent, en ce commencement d’octobre, des dahlias multicolores et des chrysanthèmes.

Au milieu de l’agglomération rurale s’élève l’église, dans un espace laissé libre, mais qui est, hélas ! un cimetière.

Le modeste château devenu métairie est entouré d’une large ceinture d’eau courante, — et parfois débordante.

Dans cette île qu’un pont — jadis, sans doute, un pont-levis — met en communication avec la ferme, verger sur le devant, potager sur le derrière, est édifiée la maison d’habitation, simple mais d’apparence confortable égayée de hautes fenêtres.

On passe le pont, et l’on se trouve au centre des bâtiments de la ferme, disposés en carré ; en face, les étables pour les vaches, les écuries des chevaux ; à droite, la bergerie des moutons et les hangars où sont les charrettes à ridelles, timon ou brancards en l’air, les tombereaux crottés de glaise, les herses, les charrues et les autres instruments agricoles ; à gauche les granges et les remises ; tout cela est spacieux et semble parfaitement tenu.