Le commissaire observa qu’il appartenait peut-être à quelque voyageur.
Mais Jean s’obstina. Il était sûr, disait-il, de ne pas se tromper.
— Voilà un enfant qui a l’air d’en savoir long, remarqua le commissaire.
Jean montrait quelque velléité de parler ; mais il se tut.
— N’y prenez donc pas garde, monsieur le commissaire, répliqua Bordelais la Rose ; ce jeune garçon est avec moi, et nous étions dans un wagon éloigné…
» Il a vu, comme tout le monde, les deux coquins se sauver, assez tranquillement du reste ; l’un, large d’épaules et fort, le second, long et sec.
— Oui, acheva Jean, avec des cheveux jaunes, des coudes pointus à percer son habit, des pieds énormes… Et puis une bouche ! Des yeux ! Et ce nez, donc, en lame de couteau ! Quant à l’autre…
— Eh bien ? fit le commissaire.
— Non, je n’en dirai rien, répondit Jean résolument.
— Restez-vous à Figeac, mon brave ? demanda le commissaire de police à Bordelais la Rose.
— Jusqu’à demain, monsieur le commissaire, et à vos ordres.
— Eh bien ! amenez-moi tantôt ce jeune garçon. Il semble avoir mieux vu que personne, et son langage m’étonne de plus en plus…