Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/174

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venait de capturer, il s’était mis à fouiller à fond, avec ardeur, le portefeuille du capitaine Masecostre, sans en oublier le moindre recoin. Qu’y avait-il trouvé, grand Dieu ! et eût-il jamais osé en espérer tant ? D’abord, mille indices de connivence avec l’Angleterre, notre ennemie ; puis toute une correspondance avec Tunis, Alger, et autres semblables lieux d’honneur ; puis encore, des passeports du Grand-Turc, flatteurs pour ce capitaine Masecostre, au-delà de ce qu’on saurait dire, et qui montraient bien quelle grande estime on faisait de lui dans ces parages ; à la vérité, il avait porté en abondance à ces hommes de bien de la poudre, du plomb et des armes ; la cargaison du navire disait le reste : ce n’étaient que laines de Sallé, avec d’autres produits du pays reçus par lui en échange ; et enfin, par-dessus tout cela, force marchandises pillées par le traître, chemin faisant, sur des navires de France ; c’était, en abrégé, l’histoire du capitaine Masecostre et de son navire.

Bref, pour son coup d’essai, le jeune Duquesne se trouvait avoir fait main basse sur la perle des écumeurs de mers ! Avait-on jamais vu un plus beau cas de représailles ?

L’affaire, maintenant, avait bien changé de face ; mais ce fut bien autre chose quand le jeune Duquesne, pour conclure, exhiba deux pièces, les meil-