Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/31

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au sujet d’une boise, guerre attestée par les registres du Parlement, et célébrée dans le temps, par plusieurs pièces de la Muse normande. Un grand procès pour un nid de pie, énergique et dernière expression du goût marqué de nos pères pour la chicane. Le voyage de Jouvenet dans l’antique et lourd carrosse de Rouen, révélé par des notes écrites sous la dictée de son neveu Restout ; l’inauguration de son magnifique tableau des Enquêtes, le triomphe de cet illustre peintre, l’honneur éternel de notre ville. Enfin, c’est Duquesne, le grand Duquesne, enfant alors, mandé de Dieppe à la grand’chambre, pour se justifier de sa première prise comme d’un crime ; là, déclarant ses dix-sept ans, confessant son premier fait d’armes, plaidant lui-même sa cause, la gagnant à vol de bonnet ; bref, arrivé au Palais en accusé, et en sortant capitaine.

Ces particularités, qui ne pouvaient trouver place dans nos histoires du Parlement de Normandie et de la Fierté de Saint-Romain, étaient-elles donc si dépourvues d’intérêt qu’il fallût les laisser ignorer toujours ? Enfant de Rouen, prisant, plus que nulle autre chose au monde, les suffrages de mes compatriotes, de ces hommes au milieu desquels je suis né, au milieu desquels je vis et travaille, ai-je espéré à tort qu’ils liraient sans ennui le récit de