toire du Parlement de Normandie. Peu s’en faut,
cependant, encore ; tant nos vieilles habitudes d’élève
de l’École des chartes et d’historien nous ont
donné de répugnance pour les jeux d’esprit, nous
ont fait inhabile à imaginer, et indocile aux suggestions
de la folle du logis, cette irréconciliable
ennemie de l’histoire. Le Procès est tout ce qu’elle a
pu obtenir de nous sans réserve, quoi qu’elle ait
voulu dire. Encore est-il incontestable qu’on plaida
naguère, à Rouen, pour un nid de pie, comme il est
vrai qu’au temps de l’Échiquier, on avait plaidé, à
Rouen aussi, vingt-cinq ans durant, pour quelques
bouts de cierges que le trésorier de Notre-Dame
disputait au chapitre, et qui, en tout, valaient trois
sous. (Registre de l’Échiquier, du 20 avril 1453.)
« Défendons notre droit ; sot est celui qui donne :
C’est ainsi, devers Caen, que tout Normand raisonne. »
C’était ainsi, du moins, qu’encore au temps de Boileau, raisonnaient jadis nos pères, devers Rouen, hélas ! non moins que devers Caen ; le procès des bouts de cierges le prouve du reste, et combien d’autres exemples nous pourrions citer ! Mais les Normands étaient-ils seuls à raisonner ainsi ? L’histoire, toute bourguignonne, de l’étourneau du sieur de Suilly,