Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/70

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Lorsque tout le monde fut assis, commença le service, qui fut splendide, magnifique, abondant, mais que, dans notre siècle, on trouvera sans doute un peu étrange.

Devant l’archevêque de Rouen, furent servis deux plats couverts, dans l’un desquels il y avait des cerises ; l’autre contenait trois petits pâtés de veau. On en servit autant à tous ceux qui étaient dans la même salle, et on versa à chacun du vin blanc. Après, on mit devant l’archevêque deux autres plats aussi couverts ; dans l’un il y avait de la venaison, avec une sauce noire ; dans l’autre, un chapon gras, avec une sauce blanche ; sur le chapon, avaient été semées des amandes et des dragées. Deux plats, qui furent servis devant l’évêque de Bayeux, contenaient des mets semblables ; mais ces deux plats étaient découverts. Les mêmes mets furent servis à tous les membres du chapitre, mais toujours dans un plat pour deux chanoines. À chaque service, on versait d’autre vin, toujours meilleur, et en abondance. Vint le tour des viandes rôties : dans le plat destiné à l’archevêque figuraient un cochon de lait, deux pluviers, un héron, la moitié d’un chevreuil, quatre poulets, quatre jeunes pigeons et un lapin, avec les assaisonnements convenables ; on servit la même chose à l’évêque de Bayeux, au grand-chantre et à l’archidiacre d’Eu. Dans cha-