Page:Amable Floquet - Anecdotes normandes, deuxieme edition, Cagniard, 1883.djvu/95

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de sa joyeuse entrée l’abbesse de Saint-Amand lui avait passé au doigt, et qu’elle devait lui reprendre le lendemain, lorsque le corps passerait devant son monastère, après avoir reposé durant la nuit dans la magnifique église de l’abbaye royale de Saint-Ouen.

Tandis qu’à la lueur de mille torches et au bruit triste et confus de toutes les cloches de la basilique et de la ville, sonnant en mort, les chapelains de Notre-Dame chantaient le Psautier autour des restes du prélat, quelques personnes avaient paru s’étonner de voir vides toutes les hautes chaires des dignités et des membres du chapitre. Mais c’est que les chanoines de la métropole, réunis dans la salle capitulaire, après avoir pris possession du siège vacant, songeaient déjà à exercer bientôt le plus important de tous leurs droits, et se préparaient à l’acte le plus auguste que pût faire un chapitre, l’élection d’un archevêque.

Car il appartenait alors aux chapitres des cathédrales de nommer un successeur à leurs prélats décédés ; comme encore de nos jours les souverains pontifes sont élus, dans la capitale du monde chrétien, par tous les membres du sacré collège réunis au conclave.

Que ces élections eussent ou non leur source dans ce que firent les apôtres, lorsqu’aux premiers jours de l’Église ils élurent un successeur à l’un d’eux ; consa-