Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/133

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pouvaient et devaient les déclarer nulles ; le privilége de l’église de Rouen, bien autrement efficace, ne se bornait pas à absoudre le prisonnier du crime à raison duquel il avait été mis en prison, ou que, volontairement, il était venu confesser, mais de ceux, peut-être plus énormes encore, qu’il n’avait point expiés et qu’il n’osait avouer, tant ils eussent inspiré d’horreur ! pouvoir exorbitant, sans doute, puisque le privilège de la fierte devenait ainsi, en quelque sorte, un baptême propre à effacer toutes les souillures antérieures, et à faire du prisonnier délivré, c’est-à-dire du plus infâme scélérat, peut-être, un nouvel homme à qui, nous le verrons bientôt, il n’était même plus permis de reprocher ses forfaits !

Quant à la seconde partie de la proposition, où il est dit que les complices du prisonnier délivré par le privilège, participaient à la grâce qu’il avait obtenue, la vérité en fut attestée par une multitude de témoins. Telles furent, en somme, leurs dépositions :

« Il est voix et commune renommée, et chose toute nottoire et publique à Rouen et environ, voire par toute l’archevesquie de Rouen, que quant aucun est délivré par le dit prévillége et a la dicte fierte, il délivre et franchist de tous crismes précédens tous ceulx et celles qui ont esté complices et participans avec luy, et sont lessiéz et ont esté et sont demoréz