Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/175

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de saint Romain fut réparé aussi-tôt que signalè. Jean Delamare, de Rouen, avait levé la fierte en 1422, à raison de l’homicide par lui commis sur un bourgeois de Paris. Accusé plus tard d’avoir, depuis l’Ascension, commis un larcin à Paris, il fut emprisonné dans cette dernière ville, mis en jugement, et son innocence fut reconnue. Mais les parties civiles, intéressées dans l’accusation d’homicide à raison de laquelle il avait obtenu le privilège, eurent le crédit de le faire retenir dans les prisons de Paris, pour assurer le paiement de leurs dommages-intérêts. Heureusement le chapitre de Rouen en fut averti ; à sa prière, le bailli écrivit au prévôt de Paris que les juges de Rouen étaient seuls compétens de règler les différends qui pouvaient exister entre un individu qui avait levé la fierte, et les parties civiles qui le poursuivaient pour le crime à raison duquel il l’avait levée. Il le priait, en conséquence, de lui envoyer Delamare, si effectivement ce prisonnier était innocent des crimes qu’on l’avait accusé d’avoir commis à Paris. Le prévôt de Paris s’empressa de déférer à une réclamation si fondée, et d’envoyer Delamare au bailli de Rouen.


1740. Lemire, coupable de viol, lève la fierte.

En 1431, la fierte fut levée par Souplis Lemire, qui en 1429, avait violè Jeanne Corvière. Le récit de ce crime, tel qu’il se trouve littéralement dans un manuscrit du tems, ne sera peut-être pas sans quelque intérêt pour nos lecteurs.