Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/194

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être fâcheux. Le mercredi 20 mai, comme les chanoines étaient assemblés, on introduisit dans la salle capitulaire l’abbé de Fécamp et deux chevaliers ; l’un s’appelait André Ongart ; l’autre était l’illustre Talbot, dont le nom tient une si belle place dans l’histoire. Chargés, dirent-ils, par le roi et par messieurs du grand-conseil, de conférer avec l’archevêque, et d’aviser avec lui aux moyens de terminer le différend existant entre le prélat et son chapitre, ils venaient de voir monseigneur de Luxembourg, qui leur avait montré des dispositions pacifiques. Ils attendaient du chapitre des sentimens semblables. Le service du roi et la tranquillité publique demandaient que ces débats eussent un terme prochain ; que l’on vît surtout cesser des processions qui pourraient, à la fin, émouvoir le peuple ; et qu’il intervînt un accord à l’amiable entre le prélat et le chapitre, à moins que la question ne fût soumise à la décision soit du pape, soit du roi et de son grand-conseil. L’abbé de Fécamp, Talbot et le chevalier Ongart exhortèrent doucement le chapitre à la paix, et en leur nom propre et en celui du roi.

Le chapitre ne pouvait qu’être touché d’une démarche semblable, faite par de tels hommes et avec tant de convenance. Le trésorier remercia humblement les nobles envoyés, et les assura que, de leur côté, les membres du chapitre