Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/296

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actendant que, leurs dictes lettres veues en nostre dict conseil, et leur droict bien entendu, il y ait esté par nous aultrement pourveu. »

Le parlement ne pouvait qu’obéir ; et le chapitre procéda à son élection avec l’entière certitude d’obtenir un prisonnier, sans les réserves qui, les années précédentes, lui avaient été opposées. Le cardinal d’Amboise, qui présidait, ce jour-là, le chapitre, lui donna un conseil fort sage. C’était lui qui avait obtenu les lettres closes du 27 mai ; et, en cour, il avait entendu proférer des plaintes très-vives sur l’abus que les chanoines faisaient du privilège ; on lui avait même dit que si ces abus continuaient, l’église de Rouen se verrait infailliblement dépouiller de son privilège. Il exhorta donc le chapitre à faire une élection qui ne lui attirât point de nouveaux reproches, et qui ne nuisît point à l’effet des démarches actives qu’il avait commencées auprès du roi Henri II, et qu’il allait continuer pour obtenir de lui la confirmation définitive du privilège de la fierte. Les chanoines déférèrent à ce conseil sage et paternel. La fierte fut donnée à Jacques Vallée, qui avait tué Simon Vallet, mais dont le crime n’offrait point de circonstances aggravantes.

En lisant la confession de Georges de Prestreval, qui avait levé la fierte en 1545, on ne peut douter que cette élection scandaleuse ne fût un des plus grands