Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/300

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et, à l’instant, au parlement[1]. » Dès le lundi suivant, il était notoire pour les magistrats que Le Marié avait fait un mensonge ; et on allait donner des ordres pour le faire pendre. Mais, ce jour même, les députés du chapitre étant venus insinuer le privilège de saint Romain, l’exécution fut nécessairement ajournée jusqu’après l’Ascension. Le Marié était enfant de la ville ; il n’avait que vingt ans ; les chanoines qui l’interrogèrent, lors de la visite des prisons, trouvèrent dans son crime quelques circonstances qui prouvaient qu’il avait été entraîné par des voleurs aguerris. Bref, élu, le jour de l’Ascension, pour jouir du privilège de saint Romain, et délivré par le parlement, il alla lever la fierte à la Vieille-Tour, et recouvra la vie, précisément au même lieu où, peu de jours avant, on avait vu dressé l’instrument de son supplice.


1553.

Dans l’attente des ordres du roi sur la fierte, le parlement voulait toujours s’en tenir à son arrêt du 26 janvier 1519, qui déclarait indigne du privilège l’homicide de guet-à-pens. Le nommé D’Imbleval, élu par le chapitre en 1553, amené devant le parlement et assis sur la sellette, ayant été forcé de s’avouer coupable de deux homicides commis proditoirement (par trahison) de guet-à-pens et par

  1. Registres du chapitre de Rouen.