Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vit arriver à Vire vingt-cinq ou trente gentilshommes à cheval, portant des armes prohibées par les édits. On les reconnut bientôt pour des religionnaires qui s’étaient signalés dans les troubles ; on remarqua surtout parmi eux le sieur De Bressey, qui, en 1562, sous les ordres de Montgommery, « avoitfaict piller, par trois voyages, la ville et esglize de Vire, et mesme assisté à faire pendre plusieurs gentz d’esglize, cordeliers, et autres bourgeoys de la dicte ville, jusques au nombre de vingt-cinq. » Leur présence, surtout en si grand nombre et avec des armes, aurait suffi pour troubler les habitans d’une cité qu’ils avaient autrefois si mal traitée. Mais la conduite qu’ils tinrent n’était point faite pour rassurer. Quelques gentilshommes catholiques, qu’ils rencontrèrent dans les rues de Vire, furent l’objet de leurs railleries insultantes, et reçurent les épithètes de capitaines des neiges, de petits galands qui n’avoient point le droict de porter l’espée argentée. Ces gentilshommes, si odieusement outragés, étaient allés au château trouver M. De Malherbe, chevalier de l’ordre, capitaine de la ville et du château de Vire, et se concertaient avec lui sur les moyens de réprimer ces insolences, lorsque survinrent « maistres Loys Gaudry et Thomas Mariette, vicaires de l’esglise de Vire, et avec eux le sieur Annette, eschevin de la confrarye de la Passion de nostre Seigneur Jésus-Christ. » Sur leurs visages se