Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mort de son premier mary, veu qu’il la maltraictoit, mais n’ayant jamais connivé à cet assassinat qu’elle détestoit et qu’elle avoit même ignoré long-temps. »

L’avocat-général Bigot dit que Jacquemine Du Boysrioult avouait « qu’elle n’avoit pas esté marrye de la mort de son premier mary » mais niait toute complicité avec les auteurs de l’assassinat ; rien ne prouvait cette complicité ; et « puisqu’il estoit reçu que les estrangers joyssoient de ce privilège », il ne s’opposait pas à ce qu’elle fût délivrée au chapitre pour lever la fierte.

Le parlement commençait à délibérer, et allait certainement rendre un arrêt favorable, lorsque Jacquemine du Boysrioult, qu’on avait fait retirer, envoya un huissier annoncer « qu’elle vouldroit bien dire encore quelque mot à la cour. » Devant les commissaires du chapitre, elle avait confessé son crime ; et l’on vient de voir qu’au contraire devant le parlement elle l’avait nié ; mais elle s’en était repentie presque aussi-tôt, et, dans sa perplexité sur l’issue de la délibération de la cour, elle espéra se sauver par un aveu plus sincère. Assise de nouveau sur la sellette, elle dit « qu’elle avoit cédé à ceulx qui avoient faict l’homicide ; oultrée qu’elle estoit contre son mary qui luy estoit ainsy maulvais et estrange, qui la battoit, la mettoit en prison, pour raison des g... qu’il avoit avec luy à pain et à pot chez luy, en sa présence, couchant