Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/400

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point écrit dans la lettre de Pasquier, et cette lettre n’est pas datée ; mais que l’on combine la date de l’élection des Du Breuil avec l’époque où Bigot de Thibermesnil était président au parlement de Normandie (de 1578 à 1584) ; que l’on compare le récit du crime des Du Breuil, tel que nous venons de le rapporter d’après leur confession, avec ce qu’Étienne Pasquier écrivit à son ami en faveur de jeunes gentilshommes qui avaient vengé leur père, en tuant son assassin, et on demeurera certain que ce fut bien en faveur de Gommer du Breuil et des siens que Pasquier écrivit au président Bigot. Pasquier avait alors des relations familières avec les princes de la maison de Lorraine, protecteurs déclarés des frères Du Breuil : il était membre du conseil d’administration de leurs biens ; de plus, il possédait la terre du Châtelet, dans la Brie, pays de ces jeunes gentilshommes ; ces deux circonstances, jointes à son intimité bien connue avec le président Bigot, motivent assez la lettre qu’il écrivit à ce magistrat en leur faveur.


1586. La fierte accordée à Raoul Coignet, qui avait tué son frère.

Les élections de 1584 et de 1585 n’offrirent rien de remarquable. Il n’en fut pas de même de celle de 1586. L’élu était un fratricide. Raoul Coignet, Coignet, secretaire du roi, et François Coignet son frère aîné, étaient en procès l’un contre l’autre, relativement à la terre de Pontchartrain, près de Neaufle-le-Château, dépendant d’une succession à partager