Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/41

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venant d’une coutume des Juifs, qui, tous les ans, délivraient un prisonnier en mémoire de leur miraculeuse sortie d’Égypte ; et il parle de cette coutume, sans alléguer sur ce sujet l’exemple, si analogue, du privilége de saint Romain. Est-il présumable qu’il y eût manqué si le privilége eût existé de son tems ?

En 1108, dans l’assemblée convoquée à Lillebonne par Guillaume-le-Conquérant, pour régler tous les priviléges généraux et particuliers de la province, il ne se dit pas un mot du privilége de saint Romain ; et cependant l’archevêque de Rouen était présent. Aurait-il gardé le silence, si ce privilége eût existé ? Si le miracle de la gargouille était vrai, disons-le avec un écrivain du xvie siècle, judicieux autant que savant, « ce ne seroit pas un miracle moindre que nulz des anciens autheurs ou modernes n’en eussent faict aucune mention, ores que (quoique) quelques uns ayent, avec tout honneur, solemnizé la mémoire de ce grand sainct Romain[1] ».

Mais que dire surtout du silence de saint Ouen, évêque de Rouen, successeur immédiat de saint Romain ? Ce prélat a laissé une vie fort détaillée de saint Éloi, son confrère dans l’épiscopat et son ami ; nous avons de lui un autre livre intitulé :

  1. Estienne-Pasquier ; dernier chapitre de ses Recherches de la France.