Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/423

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voit à quel degré de servilité et d’abaissement étaient descendus ces magistrats, après avoir secoué le joug de l’autorité légitime.


1592. La fierte accordée aux auteurs d’un assassinat de guet-à-pens, commis dans Rouen.

Le chapitre, un peu plus rétif, ne donnait pas toujours la fierte aux protègés des chefs de la ligue. En 1592, un sieur De Mantreville, gentilhomme normand, était venu la solliciter, muni d’une lettre du duc de Mayenne, qui le recommandait dans les termes les plus flatteurs. « Encores, disait ce prince, que l’affection que le sieur De Mantreville a toujours monstrée, par ses effectz et continuelz services, avoir à nostre saincte religion soit assez suffisante pour vous inciter d’user de toutes sortes de gratifications en son endroict ; toutes fois, estant tesmoing oculaire de ses comportemens et de l’assistance qu’il nous a toujours faicte en toutes les occasions qui se sont présentées pour ce sainct party, je le vous ay bien voulu recommander par ceste-cy, et vous prier, comme je fais, affectueusement, de le préférer à tous aultres, au privileige de monsieur sainct Romain, et le mettre hors de peine du malheur auquel il est tombé il y a long-temps. Il est gentilhomme de la patrie, et autant favorable que nul aultre. Je l’ay, jusques à présent, retenu près de moy, sur ceste occasion de bataille ; ce qui l’a gardé de plus tost vous aller trouver pour impétrer ceste grâce qu’il attend de vous. » Malgré ce témoignage d’un vif intérêt donné au sieur De