Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/43

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de préférence, aimaient à raconter des faits religieux ? « Monstrez-nous aucun juge qui ait contredit et empesché l’exécution de nostre privilége, depuis saint Romain jusqu’à Philippe-Auguste », disait naguère le chapitre de Rouen à Denys Bouthillier son adversaire[1]. Mais Bouthillier n’aurait-il pas pu rétorquer l’argument, et, de ce silence même sur les débats dont le privilége de la fierte n’aurait pas manqué d’être l’occasion, s’il eût existé, conclure, avec certitude, qu’il n’avait pas existé dans les tems où il n’avait pas été contesté ? « Depuis qu’on parle de ce privilége (disait Sacy au conseil, en 1687[2]), il a été perpétuellement contredit par ceux qui sont tenus de conserver l’autorité du roi et de veiller au salut des peuples. » Sacy avait raison ; le privilége, pendant toute sa durée, a été l’occasion de tant de débats, qu’on peut bien dire, avec certitude : De tel siècle à tel siècle nous ne voyons ni discussions ni disputes sur ce privilége : donc il n’existait pas.

C’est en 1394 que, pour la première fois, nous trouvons une mention de la gargouille et du miracle de saint Romain. Cette année-là, une enquête dont nous parlerons au long, plus tard, eut lieu, sur le point de savoir si les complices du

  1. Défense du Privilége de la Fierte, page 23.
  2. Factum pour la veuve Darsy.