Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rumeur qui s’estoit faict après le crime. » Alors seulement ils étaient descendus de cheval, et avaient mis l’épée à la main ; et, voulant sauver le marquis d’Alègre, l’un d’eux avait poursuivi le trompette du sieur Du Hallot pour l’empêcher de divulguer le crime ; un autre avait désarmé le maître d’hôtel. Vraies ou mensongères, ces explications ne furent point accueillies par le parlement.

A en croire encore le capitaine Fremyn, le sieur Du Fossey, l’un de ceux qui, comme lui, étaient restés à la porte De Montmorency du Hallot, lui avait dit, après le crime : « Encores que nous soyons du tout innocens, sy est il que nous serons tousiours en peyne, comme sy nous eussions eu congnoissance du crime… Nous sommes misérables à tout jamays ; et nous fault adviser à nostre asseûrance[1]. ». Fremyn n’avait pas suivi ce conseil, et ce fut la cause de sa perte. Déclaré « deuement atteint et convaincu d’avoir adhéré et assisté au meurtre et assassinat inhumainement et proditoirement commis au dict feu sieur Du Hallot », il eut la tête tranchée sur l’échafaud, à Caen. « Son corps, par après, fut démembré et mis en quatre quartiers, les quelz, avec la dicte teste, furent portéz et affichez, savoir la teste en lieu éminent sur le pont de la ville de Vernon, et les dictz quartiers ès quatre

  1. Registres secrets du parlement royaliste séant à Caen.