Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/48

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lui les détails de cette action. Saint Romain raconta au monarque le fait dans toutes ses circonstances, ce qui excita dans le roi et dans les seigneurs de sa cour autant de joie que d’admiration. Mais, pour que le souvenir d’un si grand miracle ne pût jamais s’effacer, Dagobert, de l’avis de Dadon son référendaire (connu depuis sous le nom de saint Ouën, et qui, dans la suite, succéda à saint Romain en qualité d’évêque de Rouen, sous le règne de Clovis fils de Dagobert), accorda à l’église cathédrale de Rouen le droit de délivrer, tous les ans, le jour de l’Ascension, jour anniversaire du miracle, un prisonnier, de quelque crime qu’il fût coupable. »

Vient enfin le récit contenu dans les lettres-patentes de 1512, par lesquelles le roi Louis XII confirma le privilége de la fierte. C’est le plus long de tous :

« En l’an 520 ou environ ce dict temps, hors la ville et cité de Rouen et prèz les murs d’icelle, hantoit et habitoit une beste horrible et monstrueuse, en forme de grand serpent ou dragon, qui, chacun jour, faisoit grandz dommaiges et empeschements à nostre dicte cité de Rouen, habitante et voisins d’icelle, dévoroit toutes créatures tant humaines que autres, faisoit périr batteaux et navires navigans par la rivière de Seine et aultres maulx innumérables à la chose publicque