Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/51

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successeurs, d’eslire en leur chapitre, chascun an, le jour de l’Ascension Nostre Seigneur, un prisonnier ou prisonnière criminel ou criminelle, pour quelconque cas ou crime qu’il soit détenu ou détenue, et icelluy mettre hors des dictes prisons et à pure délivrance. »

Examinons, d’abord, ce dernier récit, le plus détaillè de tous, et consacré, pour ainsi dire, par des lettres-patentes. Chose étonnante ! voilà un acte émané d’un roi, un acte de la plus haute importance relativement au privilége, puisqu’il n’a d’autre objet que de le confirmer, de lui donner une force nouvelle ; et cependant, de tous ceux qui se rapportent au miracle de la gargouille, il n’en est pas un qui offre un plus beau texte à la critique. On l’a vu, selon ces lettres-patentes, le miracle aurait eu lieu en 520 ou environ, « soubz le roi Clotaire deuxième de ce nom », et le privilége de la délivrance annuelle d’un prisonnier, en mémoire du miracle, aurait été accordé, depuis, « par le roy Dagobert premier de ce nom, successeur de Clotaire II, à Monsieur sainct Ouën successeur de saint Romain. »

Mais d’abord, en 520, c’était Clotaire Ier. qui régnait sur la Neustrie ; Clotaire II ne vint qu’environ cent ans plus tard. En 520, le siége épiscopal de Rouen était occupé par saint Godard et non par saint Romain, qui, alors, n’était pas