Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/565

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cousteau vulgairement appelè une jambette, menaçant Marc tle l’en vouloir frapper. » Alors, Marc tira son épée du fourreau, et donna à Hamon deux ou trois coups de plat d’épée sur les épaules ; et « néantmoins, inopinément, le dict Hamon se trouva blessé au costé d’un coup de pointe, ce qui m’estonna grandement (disait Marc dans sa confession devant le chapitre), ne croyant que le dict Hamon fust blessé. » Hamon mourut quelques heures après. Marc quitta la ville, et n’y revint que pour solliciter la fierte, qu’il obtint du chapitre, avec Barbe Lefebvre, veuve de Hamon, arrêtée, depuis quelque tems, comme complice du meurtre de son mari. Le parlement consentit que Marc et la veuve Hamon levassent la fierte ; mais il y eut dans le dictum que prononça le premier président, des réserves qui semblaient menacer Marc d’être arrêté après la cérémonie. De plus, à l’époque du meurtre de Hamon, Marc avait été interdit de son office d’huissier à la cour. Le parlement, en l’admettant à lever la fierte, déclara que « néantmoins, il estoit déclaré incapable d’exercer jamais aucun office royal, et à luy enjoinct de se deffaire de son office d’huissier en la court, dans trois mois, à faulte de quoy faire il seroit tenu pour vacant. » Le chapitre, estimant que cette clause portait atteinte au privilège, envoya des députés chez le premier président, pour demander qu’elle fût rapportée. Ce magistrat