Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/73

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avaient oublié, dans leurs inventions mimiques, une des plus grandes fêtes du catholicisme, et précisément celle de toutes qui prêtait le plus à ces représentations scéniques qu’ils préparaient si curieusement, et dont ils se promettaient, avec raison, tant d’effet sur le peuple. Mais ils n’avaient point commis cette inconcevable omission ; au contraire, quelle étroite connexité entre la fête de l’Ascension et les usages religieusement observés, ce jour-là, par l’église de Rouen ! et quel autre cérémonial aurait-on pu trouver qui fût plus approprié à l’esprit de la fête ?

En ce jour, Jésus-Christ, montant au ciel, avait délivré les hommes de la captivité du démon, et leur avait ouvert les portes du ciel. Une hymne que l’on chantait dans le diocèse de Rouen, au XVe siècle[1], et peut-être avant, faisait allusion à cette victoire de Jésus-Christ sur le démon, à cette délivrance des captifs.

L’église chantait aussi, ce jour-là, ce répons : « Ascendisti in altum ; cepisti captivitatem[2], »

  1.  
    « Inferni claustra penetrans,
    Tuos captivos redimens, »
    Victor triumpho nobili...
    (Hymne des complies du jour de l’Ascension.)


    D’anciens rituels manuscrits de la cathédrale de Rouen, des xve et xvie siècle, indiquent cette hymne comme devant être chantée le jour de l’Ascension.

  2. Pseaume 67, Exurgat Deus, etc.