Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 1, Le Grand, 1833.djvu/91

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matines, sont racontées, en diverses leçons, la naissance de saint Romain, son éducation, sa promotion au siége de Rouen ; on voit le zélé prélat détruire les temples de Vénus, de Jupiter, de Mercure et d’Apollon ; on voit la Seine débordée qui rentre dans son lit à la voix du pontife ; sa mort, digne de sa vie ; le soin que prit Guillaume-Bonne-Ame de placer les ossemens du saint évêque dans une châsse magnifique, qui, vendue plus tard, dans une année de disette, fut remplacée quelque tems après par une autre que fit faire l’archevêque Rotrou. La sixième leçon des matines, où est ce qui précède, relativement à la châsse, ajoute (je traduis littéralement) : « c’est ce que l’on appelle encore aujourd’hui la fierte de saint Romain. Tous les ans, le jour de l’Ascension, le chapitre de Rouen, en vertu d’un privilège, délivre un prisonnier qui a encouru la peine de mort. Ce prisonnier lève la fierte ou châsse dont nous venons de parler, et, à ce moyen, est mis en liberté, lui et ses complices. »

On remarque encore ici le même silence sur l’origine de ce privilège. C’était, cependant, l’occasion d’en parler. Dans l’office de la même église, pour le jour de l’Ascension, nous trouvons une mention encore plus détaillée du droit du chapitre, et une description du cérémonial observé pour la procession et la levée de la fierte, mais rien encore sur l’origine du privilège.