Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/189

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du sieur D’Eudemare à son ordonnance, arrêta, conformément aux conclusions du promoteur, que toutes les distributions qu’iceluy sieur D’Eudemare gaigneroit en la dicte église, de ce jour à trois mois, seroient retenues par le receveur pour estre employées aux nécessités de l’Hôtel-Dieu et du Lieu-de-Santé. » Ainsi, l’abbé d Eudemare ne fit point de discours, et, de plus, il paya une assez grosse amende. Lorsque l’orateur du chapitre avait prononcé la formule, le procureur-général prenait la parole. Le plus fréquemment, c’était pour consentir purement et simplement que la cour donnât acte au chapitre de l’insinuation faite par ses députés. Toutefois, il n’était pas rare, surtout au XVIe. siècle, que l’homme du roi saisît cette occasion pour adresser aux chanoines députés quelques représentations sur le mauvais usage que le chapitre avait pu faire précédemment du privilége. Le 2 mai 1547, Laurent Bigot, premier avocat-général, insista sur la nécessité de mettre un terme aux abus qui se commettaient. « Le roy qui concéda ce privilége, n’a pas (dit-il) entendu extendre icelluy aux cas si horribles, détestables et inhumains dont estoient coulpables ceulx que messieurs du chapitre ont, par cy-devant, esleu, crimes pour les quelz, mesme le vendredy sainct, le roy ne vouldroit donner grâce et rémission. » Vingt-sept ans après (le 4 mai 1574), Emeric Bigot De Thibermesnil, fils et successeur