Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/299

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présentait l’encens au chapitre[1]. La procession prenait la rue Malpalu ; arrivée devant l’église des Augustins, elle détournait par la rue des Halles, puis, descendant à gauche, se trouvait à la place de la Haute-Vieille-Tour, où elle faisait sa station ; alors, les chants cessaient. Avertis à tems de l’arrivée prochaine de la procession, les confrères de Saint-Romain, le chapelain et le prisonnier étaient sortis de la maison du hallage, et s’étaient rendus à la place de la Haute-Vieille-Tour, où devait avoir lieu la levée de la fierte. Sur cette place existait très-anciennement le palais des ducs de Normandie. L’usage immémorial d’y amener le prisonnier, qui, là seulement, recevait pleinement sa grâce, n’avait-il pas son origine dans l’existence ancienne du palais ducal en ce lieu, existence attestée par tous nos historiens normands ? Du tems de nos ducs, sans doute le clergé de Rouen devait venir chaque année, le jour de l’Ascension, à leur palais, demander un prisonnier, soit à ces princes eux-mêmes, soit à leurs officiers ; ou bien, s’étant fait délivrer ce prisonnier dans quelque endroit de la ville, venir ensuite rendre hommage au souverain et le remercier de sa déférence pour l’église, et de sa clémence envers le prisonnier. L’usage de se rendre tous les

  1. Reg. capit., 30 mai 1508.