Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/304

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lui adressait une allocution telle que la suivante, que j’ai trouvée dans un ancien manuscrit du chapitre, et que je ne reproduis qu’à cause de la singularité de ses termes : « Vous voicy, monsieur, tout riant et au plus beau jour de vostre félicité, tout content et au plus heureux estat de vostre gloire, tout joyeux et en la plus éminente élévation de vostre grandeur, respirant un air déglacé et esclaircy de tous nuages, dans un serein du matin, qui vous ouvre la plus riante face du soleil des humains. Je reconnoys bien que MM. du chapitre vous ont, ce jourdhuy, faict part du très sainct et sacré thrésor que ce grand sainct Romain leur a commis pour en estre les fidèles dispensateurs et maistres, vous faisant renaistre à une nouvelle vie, revivre en un renessant bonheur, vous qui ne respiriéz plus qu’un funéreux cercueil, si une divine métamorphose n’eût changé l’erreur de la justice de Dieu à une plus douce miséricorde et clémence, de la quelle vous jouissez ce jourdhuy ; Dieu vous en fasse la grâce. » Il lui ordonnait, ensuite, de réciter le confiteor. Anciennement, et encore en 1512, il paraît que le prisonnier « devoit faire confession sacramentalle à un prestre, en présence d’icelle châsse ou fierte, et n’estoit déferré qu’après[1]. » Nous venons de voir qu’en 1656 cette confession se faisait dans la maison du hallage ;

  1. Édit de Louis XII, novembre 1512.