Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/323

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Omnis pulchritudo. Les trois jours des Rogations, la châsse de saint Romain avait été ainsi, chaque jour, mise en travers devant les portes principales de Saint-Eloi, de Saint-Gervais et de Saint-Nicaise ; et, après la station, en sortant de l’église, la procession, le clergé et les fidèles avaient passé respectueusement sous la châsse[1].

Le prisonnier et le prêtre qui l’aidait à porter la châsse allaient la poser sur le maître-autel du chœur ; au-dessus de cet autel était une niche destinée à la recevoir. Long-tems on vit les officiers subalternes de l’église monter sur l’autel pour pouvoir placer la châsse dans cette niche ; mais, plusieurs fois, le chapitre réclama contre ce scandale. Il fut décidé d’abord qu’au retour de la procession la châsse serait mise sur un des bouts du grand autel, et qu’on ne la monterait dans la niche qu’après l’office ; plus tard, on supprima la niche pour ôter aux clercs la tentation de monter sur l’autel[2].

Après avoir déposé la châsse, le prisonnier écoutait, à genoux, une courte exhortation que lui adressait l’archevêque, et qui roulait sur les obligations qu’il avait à Dieu, à la sainte Vierge, à saint Romain, et à MM. du chapitre, organes et instrumens dont le saint s’était servi pour le rendre

  1. Anciens rituels manuscrits de la cathédrale de Rouen.
  2. Reg. cap., 5 octobre 1481 et 8 septembre 1484.