Page:Amable Floquet - Histoire du privilege de saint Romain vol 2, Le Grand, 1833.djvu/39

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perpétuelle, et qui pût empêcher les gens du roi d’en soutenir le droit de retour dans toutes les occasions qui se présenteraient[1]. Ainsi s’exprimait l’avocat-général Foucault en l’année 1672 ; et ces paroles devaient effrayer le chapitre de Rouen, surtout lorsqu’il entendait ce magistrat dire au conseil : « Dans une cause célèbre plaidée en ceste audience, en 1607, ceux qui portoient la parole en la place que nous tenons, demandèrent acte au conseil de l’opposition qu’ils formoient à l’execution de ce privilége, et cela, nonobstant la déclaration de 1597. » Ces paroles semblaient annoncer, de la part de ce magistrat, un acte semblable à celui de son prédécesseur Foullé, dont il paraissait approuver la conduite. Mais la frayeur du chapitre fut courte. De ces théories inquiétantes sur le droit de grâce, de ces allusions menaçantes, M. Foucault passa à la discussion détaillée du fait, et conclut même en faveur du privilége, puisqu’il demanda que le crime des Chantemesle fût déclaré fiertable. Le conseil le décida ainsi. Le chapitre avait eu une alerte ; mais il en fut quitte pour la peur. Restait maintenant à accomplir le cérémonial, qui n’avait pu avoir lieu en 1663, l’arrêt du parlement de Rouen ayant alors déclaré indignes les élus du chapitre. Le 2 mai 1673, jour de l’Ascension, Jean

  1. Journal du Palais, tome 1er, pages 317, 318 et suivantes.