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L’ATELIER D’INGRES

l’Italie. On fit venir entre autres le Bernin, de même que, sous François Ier, on avait appelé Primatice pour le charger de la décoration du château de Fontainebleau. Heureusement, le Bernin ne fut pas employé.

« Lorsque le nombre des artistes fut assez considérable pour subvenir, et au delà, aux exigences du gouvernement et du public, peut-être eût-il été opportun de mettre un terme à cet accroissement prodigieux de peintres ou de sculpteurs, et de laisser livrées à elles-mêmes ces nombreuses vocations ; de ne pas les tenter par l’appât d’une éducation gratuite, donnée indistinctement, sans preuves certaines de véritables dispositions. Mais, en France, la routine est toujours la plus forte. Le pli était pris, et l’École de Rome continua à fournir son contingent, qui augmenta d’année en année.

« Tous les hommes de bonne foi conviennent que c’est à cet accroissement énorme du nombre des artistes que l’on peut, à coup sûr, attribuer l’abaissement du niveau des arts.

« Il est, en effet, hors de doute que l’immense majorité des artistes fournis chaque année par l’École des Beaux-Arts est forcément obligée, pour vivre, de se livrer à un art inférieur, plus facile, plus à la portée de tout le monde, et dont, par conséquent, le placement est pres-