naturellement une analogie frappante entre l’élève et le maître. Admettez maintenant chez l’élève une habileté assez grande, une faculté d’assimilation qui se trouve chez beaucoup de jeunes gens : le public ignorant, les critiques peu exercés vont s’y tromper, attribuent l’œuvre de l’élève au maître ; de là, colère, irritation bien naturelle de la part de ce dernier. Mais que l’œuvre soit mauvaise et n’ait qu’une apparence qui ne trompe personne, le maître se trouve responsable et se plaint.
Voilà pour l’élève soumis et respectueux. Au contraire, qu’il s’en trouve un qui, pour une raison ou pour une autre, par impuissance de suivre la voie du maître, par indépendance ou par un goût qui l’entraîne d’un autre côté ; que celui-là, dis-je, s’il est chez M. Ingres, cède trop facilement à la séduction de la couleur, qu’il laisse voir une tendance à admirer Rubens plus que Raphaël : c’est bien une autre affaire ! C’est un apostat, c’est Judas, c’est l’homme qui adore les faux dieux… C’est un homme qu’on ne salue plus.
Il faudrait pourtant s’entendre. Si je fais ce que vous me dites et comme vous, talent à part, bien entendu, vous vous plaignez ; si je fais autrement c’est bien pis. — Décidément,