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XV

DÉPART POUR L’ITALIE.


Quand toutes les émotions du Salon furent passées, quand je pus réfléchir à ce que je devais entreprendre, je sentis qu’il me fallait, avant toute chose, réaliser ce rêve que nous faisons tous, d’un voyage en Italie.

La vie de Paris me devint odieuse du jour où ce désir violent se fut emparé de moi. Tout m’y paraissait vulgaire, commun. J’entendais forcément parler de politique, je trouvais dans tout ce qui se disait autour de moi un côté bourgeois qui me frappait, sans que j’eusse jamais cherché à approfondir cette science. Elle se résumait pour moi dans une corvée ridicule et insupportable, la garde nationale.

On ne saura jamais, je l’espère pour ceux qui viendront après nous, ce qu’avait d’odieux cette épée de Damoclès que tenait le sergent-major de la compagnie, et qu’il laissait tomber sur nos