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LE JURY DES BEAUX-ARTS.

grande dimension pour être porté chez le professeur, celui-ci sera prié de se rendre chez l’artiste, et quelques courses peu fatigantes remplaceront les interminables séances du jury.

Quant à l’objection relative à l’indulgence probable du professeur, je répondrai encore qu’il y aurait un bien petit inconvénient à ce qu’un maître, sachant l’utilité qu’il y a pour son élève d’exposer, et connaissant de plus son savoir, prit sur lui la responsabilité d’une œuvre inférieure peut-être à ce dont il le sait capable.

Pour entrer dans les détails, je suppose qu’un jeune peintre montre à son professeur deux portraits : l’un est supérieur à l’autre ; mais le plus faible est payé, et l’on tient à ce qu’il soit exposé. Faudra-t-il cruellement, comme le doit faire le jury, refuser celui qui peut être d’un si grand secours à l’artiste ?

Mais je suis même convaincu que les professeurs auraient pour leurs élèves une sévérité expliquée, et assez grande pour qu’il n’y eût que très-peu d’abus.

Comme il se pourrait qu’un élève refusé par son maître s’adressât à un autre, le livret, pour dégager le maître, indiquerait à la suite du nom du peintre celui de son professeur, avec cette addition : Présenté par M. X.

Voilà l’idée, sans plus de détails.