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L’ATELIER D’INGRES

Je pris très-vite mon parti du côté gênant de notre situation, et, sans le moindre embarras, j’allai leur serrer la main, comme je l’aurais fait dans un salon.

Ces rencontres, auxquelles il fallait s’attendre, n’en étaient pas moins, au fond, assez désagréables. Brascassat ne put pas, naturellement, nous assurer tous les trois de sa sympathie, et nous le quittâmes sans avoir dit un mot du motif qui nous amenait.

M. Cogniet ne recevait pas. Sa porte, pendant ce temps de candidatures, était absolument close ; je n’eus donc qu’à déposer ma carte chez son concierge, en regrettant que cette spirituelle résolution ne fût pas prise par tous les autres académiciens.

Je repris ma course et me présentai chez M. Abel de Pujol ; on m’apprit qu’il était souffrant, et j’allais me retirer, quand madame Abel de Pujol, artiste elle-même, insista avec une grâce toute charmante pour que je visse son mari.

Je le trouvai en effet fort grippé et chaudement enfoncé dans un grand fauteuil. Il me fit asseoir près de lui, car son rhume le forçait à parler bas.

J’étais au supplice de déranger un hommage âgé et malade, et, malgré les encouragements aimables de madame Abel de Pujol, je me hâtai de