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Page:Amaury-Duval - Souvenirs, 1885.djvu/236

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SOUVENIRS.

fait faire dans le salon quand elle m’a dit que tu étais mieux. J’ai voulu partir pour la Grèce, et je veux t’aller trouver à Marseille. Tu n’as qu’un mot à dire, et tu me vois. Si la quarantaine est longue, si tu es en convalesccence et qu’il te faille des soins, je t’en supplie : écris-le, et je pars. Les voyages ne sont rien pour moi, et surtout quand il s’agit d’aller soigner un frère chéri. Un petit signe, et je suis au lazaret.

Je n’ai dit à notre père que ce qu’il fallait pour ne pas le désespérer : juge de mon état ; je n’y tenais pas, je mourais à toutes les minutes ; mais, aujourd’hui que je suis sûre que tu es mieux, je commence à me détendre, à pleurer, à embrasser tout le monde. Et ce bon M. Trézel ; en voilà un que je voudrais embrasser ! Voilà de l’amitié, du cœur ! Qu’il me tarde de le voir ! Et cette bonne madame Dubois, comme elle a pris part à ta maladie ! comme elle était malheureuse qu’on m’en eût instruite ! Il est sûr que c’était cruel, Enfin, c’est fait. Je t’écrirai poste restante, si tu ne me dis pas d’aller te trouver ; mais, je