Page:Ami - Le naufrage de l'Annie Jane, 1892.djvu/117

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98

la lutte, il se dépensa sans ménagement, au triomphe de la vérité et au soulagement des souffrances humaines. Nous le voyons, année après année, parcourir les rues de la ville, visiter la place du marché, distribuant l’Évangile, répondant aux attaques des fanatiques, luttant contre le courant envahisseur de l’ignorance et des préjugés, et faisant bonne contenance partout où son devoir l’appelait. Peu de missionnaires, au Canada, eurent à subir autant d’outrages que van Buren. Il fut battu dans les rues, arrêté par la police sous prétexte qu’il vendait des livres immoraux, dénoncé du haut des chaires catholiques comme un être dangereux, poursuivi de gamins qui lui lançaient des pierres et, au milieu des railleries et du rire persécuteur, gardant toujours son sang-froid et sa dignité. Un jour il revint au logis tout sanglant, son chapeau, ses habits, ses bottes tout était teint. Cependant le zélé missionnaire paraissait joyeux ; il se portait bien. Ce sang n’était autre