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CHAPITRE III.

LA TEMPÊTE.


De nouveaux désastres nous attendaient et ne tardèrent pas à fondre sur nous. Dès le lendemain, 13 septembre, le vent tourna à l’ouest et souffla dans la même direction pendant huit jours. C’était alors le temps de l’équinoxe, époque où les vents sont très forts et très sujets à varier. Ce fut alors que nous aperçûmes le rocher de Kida, situé à une grande distance au nord des îles Farroë. Le lecteur peut juger de notre stupéfaction en nous voyant suivre une course si diamétralement opposée à celle qui devait nous mener à destination ! Mais que peuvent faire les hommes, et même le marin le plus habile, contre les vents contraires ? Le capitaine désappointé par un si pénible contretemps, ne se rebuta point, et nous montra par son courage et ses prévenances envers nous, qu’il était disposé à faire tout en son pouvoir pour nous tirer de ce mauvais pas. Comme il était devenu très intime avec monsieur Vernier, celui-ci nous fit connaître son plan. Le capitaine voulait se diriger vers le nord afin de rencon-