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CHAPITRE VI.

LA CATASTROPHE.


Pendant que nous nous encouragions ainsi mutuellement, et que de ferventes prières montaient de nos cœurs vers le Seigneur, un étrange tumulte régnait dans le salon. D’où venait-il ? Pourquoi un tel contraste ? Pourquoi étions-nous plus calmes à cette heure solennelle que la multitude affolée dont nous entendions les cris déchirants ? Étions-nous moins exposés qu’eux au danger ? Avions-nous une plus ferme espérance d’échapper à la mort ? Pas le moins du monde. D’où venait donc la raison de cette conduite si différente de la leur ? Tout enfant de Dieu, tout chrétien, le comprendra facilement. Dans notre cabine, il y avait des hommes, mortels comme les autres il est vrai, mais dont les cœurs étaient à Dieu. Ils croyaient au Seigneur Jésus-Christ dont le sang avait été versé pour eux, et leur espérance était inébranlable. Ils savaient qu’au delà de cette vie, après les souffrances