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joie, et, au bout de quelques minutes, nous voyons arriver monsieur Court. Après avoir répondu à ses questions touchant nos malheurs, il pria Dieu avec nous, et repartit pour Édimbourg, nous promettant de revenir le lendemain. Notre premier soin fut de nous pourvoir de vêtements et de chaussures convenables, afin de pouvoir nous présenter devant nos amis d’une manière convenable. Monsieur Court revint le samedi, et le dimanche, nous eûmes le bonheur de communier ensemble dans l’église écossaise du Dr  Arnott. Après que nous eûmes visité quelques amis, monsieur Court s’informa de nos projets d’avenir. Que voulions-nous faire ? Aller au Canada ou retourner dans notre patrie ? La réponse n’était pas des plus faciles.

Le médecin, sous les soins duquel monsieur van Buren s’était mis à Glasgow déclara que notre frère ne pouvait entreprendre de traverser l’océan. Il lui fallait retourner chez lui pour refaire sa santé ébranlée par tant de souffrances. Monsieur Cornu résolut d’aller au Canada. Quant à moi, je désirais y aller aussi, mais j’hésitais. Lors de mon départ on m’avait dit de ne pas entreprendre ce voyage sans connaître la volonté de Dieu. Si sa volonté était que je restasse dans ma patrie, il saurait bien m’y ramener. Il était donc natu-