Le deux Mars, par un ciel tout gris,
Dès l’aube, les plus aguerris
Ont déjà pris la tête ;
Et vers le sud, à travers champ,
Le long du lac, s’en vont marchant,
Comme on court à la fête.
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De Vaux-Marcus laissant la tour
Derrière eux, ils font le contour
D’un cap barrant la vue…
Tout-à-coup, au loin, devant eux
Se montre, au pied des monts rocheux,
Une rive étendue.
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L’ennemi ! voici l’ennemi !
Lui non plus n’est pas endormi.
Plein d’ire et de vaillance,
Comme un serpent d’or et d’acier,
Il déroule son train guerrier
De l’Arnon à la Lance.
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