Page:Amiel - Charles le Téméraire, 1876.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


De nos Ligues c’était la fleur : Reding, Tschudi,
Les Vieux-Suisses, cinq mille hommes au cœur hardi,
Qui, dérobant leur marche en d’âpres solitudes,
Escaladant le Mont-Aubert aux pentes rudes,
Avaient, par Montalchez, Provence et Bonvillars,
Dans la neige et les bois fait une courbe immense.
Garde à vous, Bourguignons ! voici les montagnards
        Au rendez-vous de la vengeance.


Trois fois le cor sinistre a retenti. Trois fois
Cavaliers, fantassins de Charle à cette voix
Ont tressailli, sentant l’air plein de noirs présages,
Quand le soleil, fendant la voûte des nuages,
Soleil couchant d’hiver, à leurs yeux effarés,
        Sur une hauteur qu’il isole,
Fait voir les Waldstetten, sombres confédérés,
        Resplendissants d’une auréole.