Page:Amiel - Charles le Téméraire, 1876.djvu/59

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En deux sens, par la race, et la langue et les vœux,
Mais qu’un même drapeau d’union fraternelle
Un jour, pour leur bonheur, couvrira de son aile.

Debout sur le Vully sont trois hommes. L’un d’eux
Est à la fleur des ans et l’éclair du courage
Brille dans son œil noir ; les fatigues de l’âge
Commencent à peser visiblement sur deux.
Le jour fuit : on regarde arriver les ténèbres.
Le ciel lourd s’est cuivré de nuages funèbres.
Au-dessus de Morat, comme d’un encensoir,
Lentement dispersée à la brise du soir,
Flotte et monte une nappe immense de fumée.
La canonnade enfin se repose. Au midi,
Sur les géants neigeux toute vue est fermée ;
Mais vers l’est, déchirant, sous le dôme attiédi,
De cette nuit de juin les mystérieux voiles,
Un angle de ciel laisse entrevoir les étoiles.

Et l’un des deux anciens : « À vous, parents d’ici,
Frère et neveu, je dis pour votre accueil : merci.