force de demander qui c’était, sans pourtant avoir
celle de regarder. Eh ! c’est Martin, me répondit-on,
le valet du père Jérôme. Cette déclaration dissipa
ma frayeur ; je ne craignis plus de lever les
yeux ; je le reconnus. Martin était un blond,
éveillé, joli, amoureux ; ah ! qu’il l’était ! il tremblait
à son tour et attendait ma réponse pour fuir
ou me baiser encore. Je ne lui en fis pas, mais je
le regardai d’un air riant, avec des yeux qui se
ressentaient encore du plaisir que je venais de
goûter. Il vit bien que n’était pas un signe de colère ;
il se jeta dans mes bras avec passion ; je le
reçus de même, et sans penser que quelqu’un s’apercevant
que je manquais dans le couvent pourrait
venir et nous trouver ensemble… Le dirai-je ?
l’amour rend tout excusable ; sans respect pour
l’autel devant lequel nous étions, nous nous livrâmes
de nouveau aux plaisirs.
Enfin, après tous ces ébats amoureux je me retirai dans ma chambre ; je me couchai et je dormis d’un sommeil qui ne fut interrompu que par des songes charmants qui me rappelaient les délices que j’avais goûtées.
On ne me dit rien le lendemain sur mon absence ; on la regarda comme un ressentiment du