Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/124

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Roch, dont elles avaient la clef. Le père Jérôme fut étonné de le trouver tenu avec beaucoup plus de propreté qu’il ne l’avait jamais vu jusqu’alors. Au lieu des gravures dignes de l’Arétin, les images des bienheureux ; sur des tables où il avait feuilleté autrefois des livres plus que gais, se trouvaient la Bible, les Semons du père Bourdaloue et l’Armée chrétienne. — Et que diable ! je me croirais chez une dévote, dit le gardien, si je ne savais pas à n’en pouvoir douter qui vous êtes. — Nous avons pris ce parti, reprit Rosalie, pour nous mettre à l’abri de toutes les recherches ; et d’ailleurs, nous nous croyons assez jolies pour n’avoir pas besoin d’objets capables d’allumer l’imagination. — Tu as raison, dit le père en lui appliquant un baiser fort tendre. Durolet crut qu’il était de la politesse d’en faire autant à sa compagne, qui la valait bien. — Ah ça, petite, il faut nous avoir une collation digne de tes convives, car mon neveu est aussi bon vivant que moi. En disant cela, il jette un louis sur la table, et Nicette (c’était le nom de celle qu’il paraissait que Sa Révérence cédait au jeune profès) alla chez le traiteur voisin et fit apporter une poularde, des maquereaux, des petits pois, des fraises, des fruits d’amour, du