Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/131

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ça, taisez vous, reprit le père gardien, car je veux dormir. Eh ! mais, où es-tu donc, Rosalie ? Par un hasard assez singulier, Rosalie était aussi le nom de la sœur de la dévote. — Rosalie ! s’écria cette digne fille ; quoi, suppôt de l’enfer, ma sœur est couchée avec vous ! — Et pourquoi ne le serait-elle pas ? mais elle est folle celle-là ; il me semble que quand on vient chez vous, douce prêtresse de la déesse de Cythère, ce n’est pas pour dire son chapelet. — Ah ! ciel, qu’entends-je, est-il possible ? Rosalie couchée avec un homme ! — Mais tu perds l’esprit, mon enfant, reprenait Durolet en faisant de nouveaux efforts pour attirer notre sainte sur son lit… ah ! laisse ta sœur avec mon oncle ; je te le répète, tu n’auras pas la plus mauvaise part. — Mais enfin, ange des ténèbres, aurez-vous bientôt fini vos horribles tentations ? Ah ! sainte Brigitte, venez à mon secours. — Va, nous n’en avons pas besoin, l’amour nous suffit.

Pendant ces débats, mademoiselle Rosalie Burlet revint avant dix heures, comme elle l’avait dit à sa sœur, et mettant la clef dans la serrure, elle est étonnée de ne pouvoir ouvrir, d’autant plus qu’elle entendait parler dans la chambre. — Ma sœur, ma sœur, s’écrie-t-elle, ouvrez-moi donc. — Est-ce toi,