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Les faits que nous avons à rapporter au sujet des religieuses n’ont pas de date plus ancienne que le onzième siècle ; ce n’est pas que dans les temps antérieurs il ne se soit trouvé de religieuse qui aient failli ; mais les historiens que nous avons consultés, quoiqu’en grand nombre, n’en ayant pas parlé, nous nous abstenons de rapporter aucune anecdote.


Des capucins.


Jean Bernadion, surnommé François, parce que, dit-on, il apprit facilement la langue française, était fils d’un riche marchand d’Assises, ville d’Italie. Il mena une vie licencieuse pendant sa jeunesse, qu’il passa sous les armes. Ayant été fait prisonnier, il fut mis dans les cachots de Pérouse, où il devait rester un an.

Peu après être sorti du cachot, où il avait fait de salutaires réflexions, le ciel le conduisit dans une église au moment où le prêtre prononçait ces paroles de l’Évangile : Ne possédez ni or, ni argent, ni sacs, ni chaussures. François fut vivement frappé. Il se rendit chez son père, où se trouvaient l’évêque et quelques autres personnages de distinction ; et, foulant à ses pieds toute fausse honte,