Page:Amours, galanteries, intrigues, ruses et crimes des capucins et des religieuses, 1788.djvu/152

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fille honnête, bien élevée et d’une figure faite pour rappeler à un vieillard de doux souvenirs, je m’occuperai de lui faire un sort ; mais je ne suis pas encore assez vieux ni assez riche ; je vous le répète, mon enfant, quelque carrière que vous couriez, songez à ne pas compromettre votre ordre. Ce ne sont pas les péchés cachés que nous punissons, mais ceux qui causent du scandale ; et vous n’ignorez pas que nous condamnons à rien moins qu’à la perte de la liberté pour toute la vie. — Je le sais, révérence, mais je n’en suis pas moins persuadé que l’on peut avec discrétion se rendre maître d’un jeune cœur, qui a pour le moins autant d’intérêt à voiler son intrigue ; et plus notre habit porte au ridicule, plus les femmes doivent être engagées au silence.

C’est d’après cette opinion que le jeune Durolet chercha fortune.

Il avait remarqué sur la terrasse des Tuileries une jeune personne avec sa mère, qui y venait tous les jours. C’était une grande blonde aux yeux mourants, d’une taille charmante, et qui avait dans toute sa personne un certain air qui lui plaisait fort. Les premiers jours, il passait et repassait devant le banc où madame Moreau et sa